Un voyage à Paris...
Ce qu'il y a de bien avec les grandes villes, c'est qu'on peut y revenir plusieurs fois et découvrir de nouveaux coins. (Et des librairies, aussi. Plein.)
D'abord, pour visiter, oubliez le métro. Quand on voyage sous terre, on est peut-être à l'abri de la pluie mais on ne voit rien de ce qu'il y a en surface. préférez donc la marche à pied. Au pire, l'achat d'un parapluie ne vous ruinera pas.
Ensuite, voyagez le nez en l'air. Vous passerez probablement pour le touriste de base, mais c'est pas très grave. Il y a des tas de choses intéressantes à voir quand on lève le nez. Pensez toutefois à vous assurer par intermittence qu'un clébard n'a pas crépit le trottoir avant votre passage, les rues sont loin d'être propres.
Enfin, si vous pouvez vous en dénicher un, munissez-vous d'un guide compétent. Ca mettra un peu d'animation et fera passer le temps. C'est drôle de voir la réaction des gens quand vous voyagez avec quelqu'un qui se fait remarquer.
Forte de ces quelques préceptes, j'ai donc visité la capitale. Ma copine/tortionnaire m'avait concocté un parcours de digestion de quelques dizaines de kilomètres sur les lieux de crimes célèbres et méconnus. Nous avons donc zigué et zagué de-ci de-là, le nez au vent. Nous n'avons pas rencontré de gens louches (on faisait déjà assez peur toutes les deux) mais on est passées (entre autre) devant le guet, ça compense. Bref, cela m'a permis de faire la connaissance d'un ersatz d'ange au sourire (marque déposée à Reims) à l'entrée de ce que je crois être l'église de St Germain l'Auxerrois, d'une mouette, d'un arbre ressemblant à s'y méprendre à un kraken échoué, d'une frise amusante sous un balcon de la bibliothèque Forney et d'un ange moche s'étalant sur les trois étages d'un immeuble haussmannien. Autant dire qu'on est rentrées claquées à défaut d'avoir les pieds en compote (d'où l'utilité d'acheter des chaussures avec lesquelles on peut marcher).
Nous avons aussi bénéficiées (mais pas le même jour, faut pas pousser non plus) de la visite théâtrilisée de certains passages couverts. On nous a appris à cette occasion, que pour faire de tels passages, il fallait déjà être richissime pour pouvoir s'offrir tous les immeubles bordant une rue ou une cour intérieure (c'est à dire entre 4 et 8 bâtiments). Mais ça rapporte aussi pas mal puisque l'on est de fait propriétaire des boutiques qui s'y installent. Ce qui est toujours le cas. Et vu les prix affichés en vitrine, rien que le fait de poser un orteil sur le seuil fait tinter le tiroir-caisse. Il faut croire que le cadre se paie.
Mais revenons-en à notre visite guidée. L'intrigue était la suivante : un étudiant en histoire nous proposait d'élucider avec lui une curieuse affaire de meurtre survenue en 18.. et des brouettes. Oui, je sais, la thématique de nos sorties était follement gaie cette fois-ci. Notre guide, en chapeau melon et queue de pie s'il vous plaît, nous menait par les passages à la rencontre de "témoins" dont les costumes et le joyeux caquetage faisaient se retourner les passants. Heureusement que nous étions à l'abri car il faisait manifestement un soleil magnifique vu les accessoires des participants à cette équipée.
Ce fut un vrai régal, les passages étaient effectivement très beaux, les acteurs drôles et talentueux et la chanteuse pas mauvaise du tout. Je recommande vivement.